À la rencontre du hasard

Au cours des âges le mot « Hasard » a été utilisé à toutes les sauces et a parcouru l’histoire de la pensée collective dans le monde de l’antiquité, du Moyen Âge, de l’époque moderne et contemporaine. On commence à le dénicher dans la langue philosophique, puis dans le langage courant à l’époque de la renaissance. Son étymologie vient du mot « az-zahr » utilisé par les commentateurs arabes d’Aristote et ainsi traduire ce mot grec « automaton » venant de son œuvre traduisant la cause d’évènements intentionnels, mais qui ne le sont pas.

*

Jusqu’à Blaise Pascal né en 1623, mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français, le hasard désignait ce qui se produisait en dehors de tout dessein humain ou divin et de tout ordre stable. Après ses recherches, on mettra en lumière en précisant de façon constructive trois types d’archétypes, amenant à mieux définir ce qui était vu comme des événements merveilleux, des événements aléatoires et des événements accidentels.

Malgré ce, Pascal reconnaît toutefois l’existence d’incertitudes dans la nature et en fait une analyse dont l’intérêt apparaîtra plus tard. Mais René Descartes mathématicien, physicien, philosophe et Marin Mersenne religieux appartenant à l’ordre de Minimes avaient une position plus radicale que Blaise pascal et éliminaient complètement le hasard au profit d’un mécanisme strict. Nous trouverons quelques années après des philosophes et des rationalistes comme Voltaire, Spinoza, et Kant ne voyant dans le hasard, qu’un nom qui lui est donné à l’ignorance humaine sur les véritables causes des événements. Étrangement, la résistance du peuple à abandonner une notion de hasard providentielle a amené Bergson et Poirier à s’interroger, à nouveau, sur son contenu et à maintenir cette idée dans les croyances collectives.

*

La totalité de l’humanité de Jésus-Christ jusqu’à nos jours croyait au hasard comme un mystère du monde. Mais, on peut imaginer aisément que d’anciennes civilisations avaient la connaissance sur ce sujet, la spiritualité ne commence pas à l’ère de Jésus-Christ. Je pense à certaines philosophies comme le bouddhisme se situant vers le ve siècle avant J.-C.

On trouve dans les leçons enseignées pas Bouddha « La troisième noble vérité » qui consiste à reconnaître qu’il est possible de remédier à la souffrance des êtres croyant qu’elle leur est imposée par une entité extérieure ou le fruit du hasard. Selon lui la souffrance trouve son terreau dans l’ignorance qui est une erreur ou distorsion de la réalité. Il soutient l’idée qu’il faut absolument aller chercher l’ultime vérité dans l’interdépendance des choses.

Les taoïstes du ive siècle avant J.-C. cultivaient l’art du moment présent en observant les manifestations extérieures pour s’adapter au mieux. Le tournoiement d’une pièce de monnaie et la manière dont elle s’arrête sont un signe lisible de la qualité propre à l’instant. À cette époque, la Dynastie Shang pratiquait des divinations avec un tison brûlant appliqué dans les carapaces de tortues. En fonction de la forme des fendilles aperçues, on déterminait la qualité du moment. Ces signes étaient gravés sur la carapace pour une vérification ultérieure et un inventaire de ces caractères chinois a dû être établi pour les besoins de leur raisonnement, cela allait devenir le Yi Jing. Ces chinois côtoyaient le hasard avec des principes quasiment scientifiques. Leurs plus grandes énigmes se situaient autour de la météorologie.

Maryline Plaisance dans À la rencontre du hasard

Une pièce musicale de Richard Marx – Hazard 

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/781852.html