Laisser venir la joie

Ce n’est pas le fait d’être aimé par quelqu’un qui guérit notre guerre civile intérieure, c’est d’être aimé par soi-même, de s’accepter, de la racine à la cime.

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La Joie ne s’identifie nullement avec le bonheur, le plaisir ou le bien-être, même si elle peut être évoquée ou symbolisée par ceux-ci. Non seulement elle n’est rien de tout cela, mais elle ne se manifeste pas nécessairement par de gros rires ou des états exaltés, comme peuvent le faire par exemple certains plaisirs. Non, elle est trop constante et primordiale pour s’exprimer tout d’abord ou uniquement par des états extrêmes, puisqu’elle sous-tend tous les hauts et les bas de la vie. Et si elle peut se manifester par le rire, la danse ou la fête, elle peut également continuer en leur absence.

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La Vie n’est pas l’aspect physique ou sensible du souffle – sa chaleur, son humidité –, elle en est plutôt l’animatrice efficace et constante. C’est un peu comme le courant dans un fil électrique : l’électricité, ce n’est pas le fil, c’est le courant. Et dans le cas du souffle, l’électricité est l’énergie secrète et puissante qui l’habite. En effet, ce courant, qui est la Vie en nous, opère à un niveau plus profond que la conscience éveillée, c’est-à-dire de façon « surconsciente ». La Vie est l’énergie divine elle-même, qui n’est réductible ni au souffle ni aux corps vivants, car sa présence seule est créatrice de vie. C’est l’Électricité universelle et infinie – ce que la sagesse de l’Inde appelle prana – qui s’exprime par le souffle mais qui est en même temps plus que celui-ci.

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Dans la joie, notre personnage n’est plus là pour en jouir : la joie et celui qui en jouit ne font plus qu’un.

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Nous disparaissons en elle. Notre nature véritable est joie, béatitude. L’âme est félicité.

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Mais ce n’est pas en cherchant à comprendre le fonctionnement de l’univers que l’on connaîtra le vrai bonheur. Le seul obstacle à celui-ci est l’identification au corps, ce qui crée l’ego. Car sans l’ego, l’âme est heureuse, tout comme dans le sommeil profond.

Placide Gaboury dans Laisser venir la joie – Voyager de la peur à la joie

Une pièce musicale de Elton John interprétée par Stellenbosch University Choir – The Circle of Life

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/266846.html