Le voile

Il entra dans la pièce, le silence y régnait. Il mit alors de la musique, il croyait fermement que l’on peut transformer le silence en musique, ou le silence en paroles, ou encore par différents bruits.

D’ailleurs, il avait la même approche pour la solitude, il appelait des amis pour transformer sa solitude.

Lorsqu’il rencontrait une personne qui lui suscitait du désir, et que cela ne semblait pas réciproque, il était prêt à faire beaucoup de chose afin de transformer l’indifférence en un sentiment amoureux.

Ce genre de pensée magique peut s’étendre dans beaucoup de domaines de notre vie. Et surtout, cela peut faire vivre de réelles déceptions.

Lorsque les sons se sont tus, que ce soit par exemple en raison de la nuit, ou encore d’une panne de courant, le silence reprend sa place. Il n’était jamais parti, il était simplement voilé. Il en est de même pour la solitude, elle est toujours présente. La fuite ne nous permet pas de composer avec.

Tout se maintient et le fait de masquer quelque chose ne le fait pas disparaître. Par exemple l’amour, on peut bien tenter, par les jeux de la séduction, de masquer le fait que la personne n’a pas une attirance naturelle, mais tous les artifices qui ont contribué à lui faire changer d’avis auront tôt ou tard disparu, et la disposition initiale reprendra sa place.

Pour être réellement aimé, il vaut mieux agir sur soi afin de mettre en valeur ce qui nous distingue. Une personne intègre et cohérente exprime sa singularité.

C’est encore plus vrai pour aimer une personne, savoir distinguer le désir de l’amour, être capable de ne pas vouloir prendre l’autre, mais partager ce qui rapproche. L’amour s’exprime dans chaque mouvement par lequel on sent et honore la vie. Aimer c’est être, le désir ne sait qu’exciter.

Une pièce musicale de A la Rencontre de la Grâce – Kelly Aura & Cédric Moulié

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