L’esprit de la prière

J’aimerai ajouter que j’ai vu prier dans le monde entier. Avec les mêmes gestes, le même espoir, le même élan. Seules les formes différentes, l’esprit de prière demeure le même. Il est une composante de l’humanité.

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Ramakrishna disait : « Vous pouvez visiter toute la terre, vous ne trouverez nulle part la vraie religion. Elle n’existe pour vous que dans votre cœur. Celui qui ne l’a pas en soi ne la retrouvera pas non plus hors de soi.

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Je crois que le dénominateur commun de toutes les religions se trouve dans le silence intérieur que leurs pratiques réussissent, fugacement et intensément, à faire émerger en nous.

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Les gens voyagent et s’émerveillent de la hauteur des montagnes, des grandes vagues de la mer, du cours des rivières, de la vastitude des océans, du mouvement des étoiles; et ils passent à côté d’eux-mêmes et des autres sans s’émerveiller.

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Le silence est creusement de ce vide en nous, forage jusqu’à une nappe plus profonde : un espace nouveau sera libéré qui nous donnera de rejoindre la source de notre être. Cette source en nous est l’Esprit, et aussi la Parole de dieu. Nous sommes nés de cette eau et de cet Esprit, de cette eau et de cette Parole. La vie nouvelle jaillit en nous comme de l’eau, et du coup elle remplit, à plein bord, l’espace que le silence a libéré. Une fois que courant d’eau a trouvé son lit dans notre cœur, la pelle est superflue. Un vrai silence intérieur et la vraie prière rendent parfois moins nécessaire le silence extérieur des lèvres.

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Triste fait que l’objet de croyance rende si souvent sectaire et aveugle aux autres.

Marc de Smedt (1946) est un éditeur, journaliste et écrivain français.

Il s’est spécialisé dans les techniques de méditation et les sagesses du monde, qu’il retranscrit et partage dans son œuvre. Le bon sens n’est-il pas la première porte vers la sagesse ? En tout cas, en ces temps où fanatismes et sectarismes se développent de façon dramatique, il s’avère urgent de revenir à des principes simples et clairs pour se repérer dans le labyrinthe des spiritualités et des idées préconçues.

En effet, jamais la quête intérieure de l’absolu et de la connaissance de soi n’a été autant entachée de crédulité et d’aveuglement.

Dans cette réédition, revue et complétée, d’un ouvrage paru en 1993 sous le titre La Porte oubliée, l’auteur traque les dénominateurs communs de nos diverses croyances et dénonce les multiples détournements de sens, tout en définissant les principes, moraux et pratiques, d’une véritable métapsychologie moderne, accessible à tous, athées ou croyants.

Marc De Smedt dans Éloge du bon sens dans la quête de sens

Une pièce musicale de Peter Gabriel – Across The River