
Comme dans bien des histoires de guérison et de transformation, ce qui ressemblait à de l’adversité au départ n’était en fait qu’une bénédiction déguisée.
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Il n’est pas seulement question de ce dont nous héritons de nos parents mais également de la manière dont ils ont été élevés, qui influence nos relations conjugales, notre relation avec nous-mêmes, et la façon dont nous élevons nos propres enfants. Ces schémas, pour ainsi dire câblés dans le cerveau, commencent à se former avant même notre naissance.
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La caverne dans laquelle vous avez peur d’entrer est l’endroit même où se trouve la source de ce que vous cherchez.
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En Indonésie, un gourou m’a quelque peu éclairé quand il m’a demandé : « Mais pour qui te prends-tu pour penser que tu ne devrais pas avoir de problèmes de vue ? » Et il a continué : « Il se peut que les oreilles de Johan n’entendent pas aussi bien que celles de Gerhard, et peut-être bien que les poumons d’Eliza ne sont pas aussi résistants que ceux de Gerta. Et Dietrich ne marche certainement pas aussi bien que Sebastian. » (Dans la formation en question, tout le monde était soit hollandais, soit allemand, et tout le monde avait l’air de souffrir d’une maladie chronique quelconque.) Quelque chose m’a touché à ce moment-là. Il avait raison. Qui étais-je pour ne pas avoir de problèmes de vue ? Il était arrogant de ma part de vouloir combattre la réalité. Que ça me plaise ou non, ma rétine était abîmée et ma vue brouillée, mais moi, le « moi » qui existait sous tout cela, je commençais à m’apaiser. Peu importe ce que mon œil faisait, il n’avait plus à être le facteur qui régissait mon bien-être.
Afin d’approfondir notre apprentissage, ce gourou nous a fait passer soixante-douze heures – trois jours et trois nuits – les yeux bandés et les oreilles bouchées, à méditer sur un petit coussin. Chaque jour, on nous donnait un petit bol de riz à manger et seulement de l’eau à boire. On ne dormait pas, on ne se levait pas, on ne s’allongeait pas, on ne communiquait pas. Pour aller aux toilettes, on levait la main et on nous escortait, dans l’obscurité, jusqu’à un trou dans le sol.
Le but de cette aventure consistait tout simplement à nous faire découvrir de manière intime la folie de l’esprit en l’observant de près. J’ai compris alors comment mon esprit me torturait en me faisant penser au pire et en me faisant croire que, si je m’inquiétais suffisamment, je pourrais m’extraire de ce que je redoutais le plus.
Mark Wolynn dans Cette douleur n’est pas la mienne – Comment briser le cercle de la transmission familiale
Une pièce musicale de TWO LANES – Reflections
