Au fil de l’autre

La lucidité ne mène pas à la résignation, elle conduit à l’action intelligente. C’est plutôt l’illusion qui nous conduit à l’action inadéquate car elle se résume souvent à l’attente d’un bonheur idéalisé qui n’existe pas ou ne dépend pas de nous. La lucidité consiste à reconnaître ce qui dépend de nous, ce sur quoi nous avons de l’influence et que nous pouvons changer, et ce sur quoi nous n’en avons pas et que nous ne pouvons pas changer. Si on court une autre course que la sienne, on épuisera son énergie en pure perte. On n’a même aucune chance d’être classé.

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… il faut savoir lâcher prise. Cela ne veut pas dire abandonner, c’est simplement accepter que ce n’est pas le meilleur moment pour mener à bien ce projet, que les circonstances ne sont pas favorables, les arguments choisis ne sont pas les bons, la direction pas idéale. Qu’importe! Il faut arrêter de vous mettre une pression inutile. Cela ne fera qu’empirer les choses.

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 Votre solution est ailleurs, ou plus tard.

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« La vie nous oblige à vivre certaines expériences durant lesquelles nous perdons nos illusions. L’hiver fait partie du chemin vers le printemps. Et sans hiver il n’y a pas de printemps. Faisons-nous de nos échecs un mur ou une porte ? »

Je garde toujours dans mes références ce texte d’un maître tibétain qui illustre tellement bien la nature du changement et combien il est important de l’accueillir. Il était dans mon premier livre. Pour ceux qui ne l’ont pas lu, il me semble qu’il est important de le découvrir, et pour ceux qui l’ont déjà lu, de le redécouvrir.

Véronique Jannot dans Au fil de l’autre : Voir la vie autrement

Une pièce musicale de Paganini in gypsy jazz style