La nuit bengali

L’âme connaît tant de façons d’aimer!

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La passion grandit en moi, délicieux mélange d’idylle, de sensualité, de camaraderie, de dévotion. Quand je me tiens près d’elle sur le tapis et que nous lisons ensemble, le moindre frôlement me trouble. Je sens qu’elle est troublée aussi. La littérature nous aide à nous dire mille choses. Parfois nous devinons tous les deux que nous nous désirons l’un l’autre.

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Elle me pria ensuite d’enlever mes sandales et d’approcher mon pied du sien. Je n’oublierai jamais l’émotion du premier contact : ce bonheur compensait toute la jalousie dont j’avais souffert jusqu’à présent.

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Je sais qu’elle est incroyablement sensuelle tout en restant très pure. Et c’est bien le miracle de la femme indienne.

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Tout va passer, tout passe, me disais-je, et ce leitmotiv, qui m’apaisa ce jour-là pour la première fois, n’a cessé de m’accompagner depuis lors tout le long de ma vie.

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Chose curieuse, ce genre de révélation ne me fut jamais donné au cours de mes heures de lucidité, mais au contraire sur le seuil des expériences décisives, pendant les instants rapides où j’avais le sentiment de vivre dans la plénitude de la réalité.

La réflexion à froid ne m’a jamais rien appris du tout.

Mircea Eliade dans La nuit bengali

Mircea Eliade s’inspire d’un grand amour, d’un fait réel pour créer ce roman ou le profane et le sacré s’enflamme.

Une pièce musicale de Harry Manx – Tijuana

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