Le philosophe nu

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Aimer l’autre tel qu’il est, c’est se dégager des fantasmes et des désirs. Me plaît cette histoire presque drôle : longtemps, j’ai cherché la femme idéale, je l’ai enfin trouvée. Seul problème : elle aussi recherchait l’homme idéal !

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Dans « Une Vie Bouleversée » (son journal), Etty Hillesum me délivre d’une tentation :

« Ce matin, je me suis octroyé une demi-heure de dépression et d’angoisse ».

Si je repense à mon enfance, je vois bien que les moments tristes, les chagrins et la peine, je ne les ai pas vécus à fond. Je n’ai fait que les accepter en surface.

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Les souvenirs douloureux, rejetés, agiraient-ils comme des bombes à retardement qui, tôt ou tard, si je ne les désamorce pas, me péteront à la gueule ?

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La rencontre, voilà bien le lieu des passions, de la comparaison, de l’attirance et de la possession, de la fascination, de la peur et de la colère, de la honte et des jalousies. Mais surtout de l’amour, de l’émulation, de l’amitié et…de la joie.

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Lorsque je prends l’avion, derrière les nuages les plus épais, brille toujours un soleil, lumineux. En irait-il ainsi de la joie ? Sous l’affliction, je pressens qu’elle règne, pleine et entière au fond du fond.

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J’aime cette idée : nous appartenons à un univers, à un cosmos. Souvent, je m’en retranche, je me replie sur moi, je le réduis. Nu, sans protection, je souhaite l’explorer, ce vaste monde ! Et, une fois encore, je perçois combien il est vain de prétendre s’assoir sur le trône de dieu et de tout ramener à soi.

Alexandre Jollien dans Le philosophe nu

Une pièce musicale de Kate Moore – Space Junk

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