Pratique de la voie intérieure

L’homme «se tient » ainsi dans le monde, d’une façon rationnelle, ne maîtrisant ce monde qu’en fonction d’un but et ne l’évaluant qu’en fonction de valeurs fermement établies. C’est précisément l’existence d’une telle attitude qui voile l’Être dans la conscience.

Le centre de cet état est le « moi » qui fixe et distingue, n’ayant d’intérêt que pour ses propres aspirations existentielles. Par lui, l’homme s’écarte de la communion inconsciente avec l’unité de la Vie, et, avide de s’affirmer, n’ayant confiance qu’en lui-même, il fait, ainsi, face au monde. Cette position rigide entraîne inévitablement la rupture avec l’unité de la Vie et, à la place de cette unité, nous trouvons l’opposition entre le « moi » existentiel et l’Être essentiel…

Pourtant, l’homme ne peut exister pratiquement que grâce à ce « moi » qui maîtrise le monde au moyen de notions fixes. Il faut donc que l’homme parvienne à développer une « manière d’être » où son « moi » reste préservé, tout en devenant perméable à l’Être qui transcende les compréhensions du « moi ». C’est alors qu’il pourra devenir un homme « authentique » dans le vrai sens du terme, une personne à travers laquelle se manifestera l’Être dans l’existence.

Atteindre cette forme de « présence » requiert un « exercice » continuel qui exige de comprendre le quotidien comme « pratique spirituelle »

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La transformation dont il s’agit dans la méditation s’effectue selon un processus. L’identification avec le moi existentiel doit être suivie de l’identification avec l’être essentiel. La méditation n’est donc pas un processus de pensée, mais une transformation de l’homme tout entier.

Karlfried Graf Dürckheim dans Pratique de la voie intérieure

Une pièce musicale de The Cinematic Orchestra – Arrival of The Birds & Transformation

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