Amourifier

Quand on rentre encore plus dans l’intimité de ses représentations de soi –image de soi- dans ses fonctionnements, qu’on s’aperçoit à quel point on est tous des mendiants d’amour, tous dans ce besoin d’être l’objet aimé, l’objet reconnu, l’objet apprécié et que jamais, jamais, au grand jamais on est satisfait : je ne suis pas son objet aimé.

Alors je peux m’inventer un dieu qui va faire de moi l’objet totalement aimé, il va aimer tous les recoins de mon être, les recoins les plus cachés jusqu’au censeur interne peut être.

Mais là encore je vais rencontrer dans cette intimité cette terrible illusion de nourrir en moi cette duperie de croire en l’objet aimé.

Parce que finalement si j’y regarde bien, ce n’est pas en l’amour que je crois, c’est beaucoup plus en l’objet aimé. J’ai envie d’être l’objet totalement aimé, j’ai envie d’un amour qui ferait de moi l’objet totalement aimé.

Seulement voilà l’enseignement nous dit : l’amour ne fait pas d’objet aimé, l’amour rend amour. Je ne pourrai jamais être l’objet aimé de l’amour, je ne pourrai être qu’ « Amourifier ».

Ce qui veut dire rendu amour par le fait que je vais disparaître en tant qu’objet.

Un extrait d’entretien d’Yvan Amar

Une pièce musicale de Simon Shaheen plays restored Nahat oud سيمون شاهين نحات

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