Patanjali

La conscience doit faire acte de présence, s’affirmer face à lui comme un centre indépendant. Elle doit se recueillir, se rassembler, pour focaliser en un point les rayons divergents de son être. Pour cela, il faut entreprendre un effort soutenu, un combat de chaque jour.

C’est l’unique chemin, la seule voie. Il faut passer par cette porte étroite pour atteindre l’expansion de la conscience. Cependant, le moi refuse obstinément ce resserrement, car il désire toujours se divertir et se diluer dans la multiplicité.

C’est une vérité souvent oubliée par notre époque impatiente qui veut tout obtenir rapidement, sans effort. Les doctrines qui nous font croire à l’atteinte facile de notre épanouissement spirituel, à l’existence d’une méthode miracle, sont illusoires. Ces méthodes ne peuvent qu’entraîner un soulagement temporaire, toujours remis en question.

Lorsque nous recherchons la réalisation spirituelle et non une simple détente, il est nécessaire de se « prendre en main », de forger sa force intérieure par une tentative persévérante, soutenue, inlassable. Et c’est à cela que nous convie Patañjali. Là, nul artifice, nulle technique miraculeuse, mais le seul exercice de notre volonté et de notre ferveur intérieure. Ce chemin est beaucoup plus ardu que tous les stages, tous les séminaires, toutes les quêtes d’un gourou. Nous sommes réellement seul face à nous-même, sans nous en remettre aux autres ou à l’autre, sans croire que des conditions extérieures pourront modifier en profondeur notre être

Erik Sablé dans Les Yogas-Sutras de Patanjali à la lumière des premiers commentaires indiens – Vyasa, Bhoja, Vacaspati Misra

Une pièce musicale Patanjali Yoga Sutras – A Musical Rendition |Music, Sounds of Isha

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