Une colère contre un méchant ou un imbécile ne doit jamais dépasser plus de trois minutes et quarante-six secondes. Au-delà, elle fait de vous, à votre tour, un imbécile ou un méchant. Le problème se pose différemment si votre colère doit affronter des méchants groupés à des imbéciles, ce qui constitue, en somme, une nation. Nous n’avons pas étudié, dans pareil cas, le temps de colère utile. Nous indiquons simplement que la dernière colère historique en date face aux méchants-imbéciles organisés en groupes armés dura du 18 juin 1940 au 7 mai 1945, soit près de cinq ans.

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Si l’on vous importune, point de vacarme, point de ruades et point de postillons. Restez de glace. Et laissez aboyer les chiens. Ils finissent généralement par se mordre entre eux.

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Car tout est pardonné à celui qui triomphe. Même la connerie ? Assurément. Et la méchanceté ? Surtout elle.

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Ne vous esclaffez pas, en public, aux seuls mots de con, bite, couille ou cul, comme le faisait ma Lucienne, qui ne savait pas plus dissimuler ses déplaisirs que ses plaisirs, chère innocente. Attendez pour ce faire de vous livrer en cachette à la lecture de romans contemporains. Ils abondent de ces attributs.

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Épargnez-nous l’emphase. Elle est le propre des esprits creux. Et si vous n’avez rien à proposer, vous avez toujours la solution de vous taire. C’est étonnant comme on y songe peu !

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Le silence est la politesse de l’âme.

Lydie Salvayre dans La conférence de Cintegabelle

Une pièce musicale de Asturia Quartet – Palladio