Chemin

Ce qui est demandé au chemin, c’est de nous conduire au bout de lui-même… Chacun de nous est un chemin, ce qui est demandé à l’un n’est pas demandé à l’autre.

On ne demande pas à un pommier de faire des figues, on demande à un pommier de donner des pommes, au figuier de donner des figues. La seule chose qui nous est demandée et que demande la Vie en nous, c’est de produire nos propres fruits, les fruits de notre propre sève, le chant de notre propre cœur, la marche de notre propre vie. On fait souvent de nous des arbres artificiels, un peu comme les sapins de Noël.

Nous ne donnons alors pas les fruits de notre arbre mais d’autres fruits, qui viennent d’ailleurs. Ils sont certes brillants, appétissants et beaux à voir, mais ils manquent de sève et de saveur. Il nous arrive ainsi d’en avoir assez d’être un sapin de Noël et de vouloir être enfin un arbre bien planté en terre, pour porter enfin nos fleurs et donner nos propres fruits, tournés vers la lumière.

Pour cela, il nous suffit de savoir quelle est notre manière propre d’incarner la vie, l’amour, d’être au Logos, comme le dit Élisabeth de la Trinité, une “incarnation de surcroît”, une forme, une manifestation nouvelle, irremplaçable, un “fils unique”… À chacun de devenir le nom, le secret qu’il est, de révéler cette forme particulière que prend l’Être, la Vie en lui.

Chacun de nous est un chemin unique, celui que prend l’Amour pour éclairer le monde. Chacun de nous est une forme unique, particulière, que prend la Vie pour éclairer la terre.

Jean-Yves Leloup dans L’assise et la marche

Une pièce musicale de HAVASI — Le chemin

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