L’absence

L’absence est une présence qui emplit tout l’espace.

Quand on ressent le manque d’un être, qu’il s’agisse d’une relation amoureuse, filiale, parentale, on en conçoit le plus souvent de la souffrance.

Il y a plusieurs sortes d’absences, de la ponctuelle à la définitive pour rupture ou décès.

Celle qui permet encore un lien, des échanges, et celle qui est coupée net.

L’absence est la preuve que l’autre existe ou a existé.

Si une relation n’existait pas ou n’avait pas existé, nous ne ressentirions aucun manque.

Qu’est-il préférable, que nous ressentions l’absence comme une douleur ou que l’autre n’ait jamais existé ?

Si nous aimons vraiment, c’est-à-dire s’il s’agit bien de ce flux qui va de nous vers l’autre, sans attente particulière, alors nous ne pouvons que nous réjouir de son existence, même loin de nous.

Nous pouvons transformer ce sentiment de manque en plénitude, de douleur en Amour inconditionnel.

Tant que nous pensons à l’autre, qu’il emplit notre espace, il est là, tout autant et peut-être même plus qu’en sa réelle présence, tant nous avons une propension à ne pas goûter l’instant et à passer, sans nous émerveiller, à côté de ce qui nous entoure.

Quelle que soit la nature de l’absence, on peut continuer à chérir l’autre, ce qu’il est ou a été, et se réjouir d’avoir partagé un jour sa présence.

Il se crée alors une profonde intimité de soi à soi, et à l’autre aussi, par laquelle on peut réfléchir au lien qui nous unit ou nous a unis à l’absent, aux présents.

On peut profiter d’un éloignement ponctuel pour s’interroger sur ce qu’on veut que soit ce lien (et non pas l’autre) comment on veut le vivre, le nourrir.

Dans le cas d’un lien rompu définitivement, on peut observer comment nous avons été en relation, comment souvent l’autre était là d’évidence et comme nous ne nous préoccupions pas, n’avions pas conscience du précieux de cette présence.

Quand il s’agit d’un décès, notre accablement le plus souvent nous fait négliger les présents, dont la mort nous accablera sans qu’on ait profité réellement de leur présence pour leur offrir le meilleur.

Que nous apprend l’absence sur nous-même, notre manière d’être en relation ?

Chérir celui qui n’est pas ou plus là, jusque dans son absence, n’est pas continuer ou refaire une relation qui n’existe pas ou plus.

C’est chérir l’autre, où qu’il soit et pour quelques raisons que ce soit.

L’amour ne s’éteint par l’absence.

L’amour n’est pas récriminations, ni apitoiement sur soi, ni regret de ce qui n’est plus, aurait pu être, n’a pas été…

C’est l’autre qu’on aime, parce que lui, tel qu’en lui-même.

Cela n’empêche pas le chagrin, cela empêche seulement de passer à côté de l’essentiel en se laissant engloutir tout entier.

L’Amour se vit différemment dans l’absence, comme en présence tout au long de la relation.

L’Amour ne meurt pas et s’écrit toujours au présent.

Angélica Mary   www.angelica-mary.fr

Une pièce musicale de Kelly Aura – Présence

Les paroles sur https://www.musixmatch.com/fr/paroles/Kelly-Aura/Pr%C3%A9sence

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