S’arrêter

S’arrêter de faire, de remuer, de s’agiter. Se mettre un peu en retrait, se tenir à l’écart du monde.

Au début, ce qu’on éprouve semble bizarre : il y a du vide (d’action, de distraction) et du plein (tumulte des pensées et des sensations dont on prend soudainement conscience). Il y a ce qui nous manque : nos repères et des choses à faire ; et, au bout d’un moment, il y a l’apaisement qui provient de ce manque. Les choses ne se passent pas comme à « l’extérieur », où notre esprit est toujours accroché à quelque objet ou projet : agir, réfléchir sur un sujet précis, avoir son attention captée par une distraction.

Dans cette apparente non-action de l’expérience méditative, on met du temps à s’habituer, à voir un peu plus clair. Comme dans le tableau. Comme lorsqu’on passe de la lumière à l’ombre. Nous sommes entrés en nous-mêmes, pour de vrai. C’était tout près de nous, mais nous n’y allions jamais. Nous traînions plutôt dehors : à notre époque de sollicitations effrénées et de connexions forcenées, notre lien à nous-mêmes reste souvent en friche. Intériorités abandonnées…

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On pensait, on espérait trouver le calme, le vide. On tombe souvent sur un grand bazar, du tapage, du chaos. On aspirait à la clarté, on a trouvé la confusion. Parfois, méditer nous expose à l’angoisse, à la souffrance, à ce qui nous fait souffrir et qu’on évitait en pensant à autre chose, en s’agitant ailleurs.

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Méditer en pleine conscience, ce n’est pas analyser l’instant présent, ou du moins pas comme on le croit. C’est l’éprouver, le ressentir, de tout son corps, sans mots. Ce n’est ni habituel ni confortable de se passer ainsi durablement du langage pour traverser des moments de notre vie. Et pas facile : ne pas parler, passe encore, mais ne pas penser ! Juste éprouver, se connecter. Pourtant, nous avons tous déjà fait cette expérience.

Christophe André dans Méditer, jour après jour

Une pièce musicale de Lisa Gerrard – Elysium /Honor Him /Now We Are Free (With Hans Zimmer)

Les paroles sur https://www.lacoccinelle.net/1327668-lisa-gerrard-now-we-are-free.html

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