Mandala

Ce n’est que vers la fin de la Première Guerre mondiale que j’ai progressivement commencé à sortir de l’obscurité… J’esquissais chaque matin, dans un carnet, un petit dessin circulaire, un mandala, qui semblait correspondre à ma situation intérieure du moment. Grâce à ces dessins, je pouvais observer mes transformations psychiques de jour en jour.

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Ce n’est que progressivement que j’ai pu découvrir ce qu’est réellement le mandala: « formation, transformation, éternelle recréation de l’esprit éternel ». Et cela c’est le soi, la globalité de la personnalité, qui, si tout va bien, est harmonieux, mais qui ne tolère aucune auto-illusion. Mes mandalas étaient des cryptogrammes concernant l’état du soi qui se présentaient à moi chaque jour à nouveau.

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Lorsque j’ai commencé à dessiner les mandalas, j’ai vu que tout, tous les chemins que j’avais suivis, tous les pas que j’avais faits, ramenaient à un seul point, à savoir le point central. Il m’est apparu de plus en plus clairement que le mandala est le centre. Il est l’acteur de tous les chemins. C’est le chemin vers le centre, vers l’individuation.

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Le mandala représente cette monade et correspond à la nature microcosmique de l’âme.

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Je savais que j’avais atteint, avec le mandala comme expression du Soi, la découverte ultime à laquelle il me serait donné de parvenir. Un autre en saura peut-être davantage, mais pas moi.

Carl Gustav Jung (1875-1961) est un médecin, psychiatre, psychologue et essayiste suisse. Fondateur de la psychologie analytique, on lui doit également, entre autres, les concepts d’« inconscient collectif », d’« archétypes », d’« individuation », de « types psychologiques », de « complexe », d’« imagination active », de « déterminisme psychique » et de synchronicité ».

Carl Gustav Jung dans Ma vie

Une pièce musicale de Kitaro – Mandala

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