Aime-toi, la vie t’aimera

Si nous décidons de nous engager totalement dans ce que nous faisons, présents dans chacun de nos actes, concentrés et attentifs, patients et persévérants, nous prenons déjà du plaisir à ce que nous faisons, au moment où nous le faisons ; et… nous guérirons peu à peu de ces maladies de la pensée qui nous empêchaient jusque-là de vivre.

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Nous réalisons peu à peu qu’il ne faut plus attendre de l’extérieur ce qui ne peut venir que de nous-mêmes. Nous ne courons plus derrière une image de nous-même dont nous avons comme unique obsession qu’elle puisse en fin satisfaire les autres. Nous apprenons à nous accepter tels que nous sommes et en nous aimant davantage, à provoquer ainsi plus assurément l’amour des autres: nous n’admettons désormais dans notre club que ceux qui apprécient ce que nous sommes, qui sont en accord avec notre façon d’agir

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Et le désir est justement là pour faire découvrir ce monde inconnu qui est le nôtre, pour permettre un dépassement de nous-mêmes qui ne peut être que libérateur. Il fait oublier une réalité trop quotidienne tout en donnant paradoxalement la sensation d’être sensible à tout ce qui, des subtilités du quotidien, nous laissait d’ordinaire indifférents.

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Il nous suffirait parfois de lâcher prise avec le passé pour constater que le pouvoir que nous lui avons conféré n’était qu’une construction de notre imaginaire: une distribution de rôle que nous répétons inlassablement, comme un jeu qui, tout dangereux qu’il soit, est le seul à nous donner la sensation d’exister.

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Notre existence n’est plus fonction d’un acquiescement ou d’une approbation de la part des autres: nous ne sommes plus dépendants pour survivre d’une réassurance permanente. Et même si nous aimons plaire, si les encouragements extérieurs nous sont toujours bénéfiques et nécessaires, nous n’en éprouvons plus le besoin aliénant.

Catherine Bensaïd dans Aime-toi, la vie t’aimera

Une pièce musicale de Omar Faruk Tekbilek – I Love You – One Truth

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