Zéro origine de l’au-delà

l’art n’est pas une libération

de la condition humaine

mais une condition humaine

de libération

*

le temps

où l’on n’a pas le temps

est encore et surtout du temps

*

plus je vis

moins je sais ce que je suis

donc plus je suis identique

à ce qui n’a pas d’identité

des corneilles craillent à la lune

le soleil use le cuivre du clocher

les arbres colorient doucement leurs pages

des hommes voyagent de peau en peau

puis un jour sans le savoir

ils traversent le bleu du ciel

pour aller relier la lumière

des étoiles entre elles

*

l’humilité est aussi la conscience

de sa propre grandeur

dans la petitesse de l’univers

*

le temps est toujours une insulte

à la liberté annoncée de l’espace

peut-on trop vivre

si ce n’est par insuffisance

José Acquelin est un poète québécois né à Montréal, le 4 avril 1956 de parents occitans. De l’enfance à la révolte, de l’épuisement à la lucidité, de l’abandon à l’émerveillement, le poète retraverse les données de base de la vie. Il les renverse jusqu’à une tendresse de perception radicale pour mieux détacher le quotidien de son utilitarisme imposé.

José Acquelin, en distillant les élémentaires constats de l’espace et du temps, ne nous propose ici rien de moins qu’une métaphysique instinctive des choses et des êtres.

José Acquelin dans Le zéro est l’origine de l’au-delà

Une pièce musicale de Also Sprach Zarathustra, Op. 30 – Strauss