Entendez-vous encore Kazantzakis?

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Nikos Kazantzakis décédé il y a 60 ans en octobre. Quelle vision, et je partage aujourd’hui.

Le temps n’est pas un champ que l’on mesure par coudées ; ce n’est pas une mer que l’on mesure par milles ; c’est le battement d’un cœur.

La dernière tentation du Christ de Nikos Kazantzakis

Nous venons d’un abîme obscur ; nous aboutissons à un abîme obscur. L’espace de lumière entre ces deux abîmes, nous l’appelons la Vie.

Aussitôt, avec la naissance, commence la mort : à la fois le départ et le retour. A chaque instant nous mourons.

Voilà pourquoi il a souvent été proclamé : le but de la vie est la mort.

Mais aussi, à l’instant de la naissance, commence l’effort de création, afin de transformer la matière en vie. A chaque instant nous naissons.

Voilà pourquoi il a souvent été proclamé : Le but de la vie éphémère est l’immortalité.

Dans les corps vivants, deux courants luttent : l’un tend vers la composition, la vie, l’immortalité ; l’autre tend vers la décomposition, la matière, la mort. Tous deux ont leur source dans les profondeurs de la force primordiale.

Tout d’abord, la vie surprend. Elle parait illégale, contre nature – une réaction contre la volonté des ténèbres. Mais, en approfondissant, nous comprenons que la vie, elle aussi, est une volonté de l’Univers sans commencement ni fin. Sinon, quelle est cette force surhumaine qui nous projette du non-être dans l’être, qui nous donne à tous, plantes, animaux et hommes, le courage de la lutte ? Les deux courants contraires sont donc sacrés.

Notre devoir est de saisir la vision qui englobe et harmonise ces deux élans formidables, chaotiques et indestructibles, et d’ordonner pensées et actions selon cette vision.

Ascèse Salvatores Dei de Nikos Kazantzakis

L’inexistant est ce que nous n’avons pas encore suffisamment désiré.

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J’aime St François d’Assise, parce que son âme, par l’ascèse, par l’amour, a vaincu la matière. La réalité la plus affreuse, la faim, le froid, la maladie, la persécution, la laideur, il a réussi à les transmuer en joie… Il la transforme en une réalité plus réelle où souffle l’amour. La pierre philosophale, c’est son propre cœur et dans ce cœur, l’amour ne s’endort jamais.

Entretiens de Nikos Kazantzakis

Zorba éclata de rire :

– Quel drôle de machine que l’homme ! dit-il, stupéfait. Tu la remplis avec du pain, du vin, des poissons, des radis, et il en sort des soupirs, du rire et des rêves. Une usine ! Dans notre tête, je crois bien qu’il y a un cinéma sonore comme ceux qui parlent.

Alexis Zorba de Nikos Kazantzakis

Une danse mythique