Échos des Météores

En écoutant cette pièce de musique à mon retour de travail, je me suis rappelé cette scène au Grand Météore en Grèce, ou pour d’autres le monastère de la Transfiguration. Ce monastère est le plus vieux que j’ai visité et on m’a dit le seul habité sans interruption depuis sa création. A l’époque de sa visite, j’avais ce livre de Deshimaru.  Je pratiquais parfois au dojo de Québec. Comme a chaque lieu sacré que je visite ou il y a production de musique, j’aime emporter le CD lorsque que c’est possible.

Ainsi en fin de journée, lorsque la musique s’est envolée dans le silence des mots que je lisais, j’ai senti qu’ils allaient  très bien ensemble et qu’ils offraient un espace vaste et une grande profondeur…

*

Personne ne parvient au sommet de la plus haute montagne.

Personne ne comprend ce lieu mystérieux.

Ni Bouddha, ni Dieu,

Aucun saint, aucun sage ne peut l’exprimer

Par la vertu de l’éloquence,

Ni même par le silence.

Étudiant profondément et poussant loin nos recherches

Que nous arrivions en ce lieu,

Même si nous regardons tout le jour,

C’est comme si nous n’avions pas d’yeux.

Même si nous écoutons toute la nuit,

C’est comme si nous n’avions pas d’oreilles.

Mélodie d’une harpe sans corde,

Ou d’une flûte sans trou,

Cette musique émeut les cœurs les plus froids,

Son harmonie bouleverse l’esprit le plus ironique.

Le sujet et l’objet disparaissent tous deux,

L’activité des phénomènes et la profondeur de la sagesse

S’assoupissent.

Il n’y a plus d’anxiété, de projet, de calcul,

On ne pense plus.

Le vent tombe, les vagues disparaissent,

L’océan se calme.

Avec le soir, la fleur se referme, les gens s’en vont,

Alors la paix de la montagne devient profonde.

Tiré de La pratique du zen, de Taisen Deshimaru

La pièce musicale est de Meteora Sacra – Domnul a împărăţit, întru podoabă S-a îmbrăcat