La religion de l’amour

Au firmament, à l’aube, une lune est apparue

Du firmament elle est descendue, en nous elle s’est reflétée

Tel le faucon qui à la chasse, enlève l’oiseau

Cette lune m’a enlevé puis au firmament, s’en est retournée

Quand j’ai regardé en moi et je ne me suis plus vu

Car en cette lune, de douceur, mon corps est devenu esprit

Voyageant dans l’âme, je n’ai rien vu d’autre que la lune

Puis de l’épiphanie primordiale, le secret fut dévoilé, tout entier

Les neuf cieux ont tous disparu dans cette lune

Le bateau de mon être tout entier dans la mer s’est caché

La mer a fait des vagues et la raison a relevé la tête

Puis ce bruit a couru :

« Voilà, voici ce qui est arrivé! »

La mer fit de l’écume et sur chaque parcelle d’écume

Une image est apparue, un corps s’est formé

Chaque parcelle d’écume de corps prenant forme dans cette onde

Sur l’heure a fondu, devenue fluide dans la mer

Sans la grâce seigneuriale du Soleil de Tabrîz

On ne peut ni voir la lune, ni devenir mer.

Djalâl ad-Dîn Rûmî dans La religion de l’amour

Une pièce musicale de Home Free – Mary Did You Know

Les paroles en français sur https://www.lacoccinelle.net/953175.html