Quoi que vous fassiez, contentez-vous donc de le faire, sans attendre l’aide de quiconque. Ne gâchez pas vos efforts en cherchant un refuge. Soyez votre propre refuge et croissez tout droit vers le ciel, c’est tout.

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Quand vous cessez de croire que vous disposez d’un moment de plus, alors, naturellement, vous pouvez accepter, voir les choses telles qu’elles sont.

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Quand vous vivez complètement chaque instant sans rien attendre, vous n’avez aucune notion du temps. Quand vous êtes prisonnier d’une idée du temps – aujourd’hui, demain, l’année prochaine – votre pratique devient égoïste. Des désirs variés se mettent à vous tirailler en tous sens.

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La tranquillité d’esprit se trouve après la fin de votre expiration. Si vous expirez doucement, sans même essayer d’expirer, vous accédez à la complète et parfaite tranquillité de votre esprit.

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Nous disons donc de pratiquer zazen sans aucune visée de profit, sans but. Laissez les choses se faire d’elles-mêmes, tout vous soutient et tout vous appartient. La véritable pratique a une orientation, une direction, mais elle ne comporte ni but ni idée de profit – c’est ainsi qu’elle peut embrasser tout ce qui survient. Qu’elle soit bonne ou mauvaise ne compte pas.

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Rien de ce que nous voyons ou entendons n’est parfait. Mais c’est là, dans l’imperfection, que se trouve la réalité parfaite.

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Dans la vie quotidienne, on mange beaucoup de choses, bonnes ou mauvaises, sophistiquées ou simples, savoureuses ou fades. Ensuite, on doit aller aux toilettes. De même, après avoir rempli notre esprit, nous pratiquons zazen. Sans cela, notre pensée finirait par devenir très malsaine. Il est nécessaire de désencombrer notre esprit avant d’étudier quelque chose. C’est comme quand on dessine sur du papier blanc: si vous n’utilisez pas une feuille vierge, vous ne pourrez dessiner ce que vous voulez. Il est donc nécessaire de revenir à votre état originel dans lequel vous n’avez rien à voir, rien à penser. Alors, vous comprendrez ce que vous faites.

Shunryu Suzuki (1904-1971) était un moine de l’école Zen Sōtō né dans la préfecture de Kanagawa au Japon.

Shunryu Suzuki Roshi dans Libre de soi, libre de tout

Une pièce musicale de Mizuumi no Uta – 湖の歌