Écrire et marcher

J’adore la marche. Cela me permet d’être en contact avec mon environnement, et de faire parfois de grands voyages en franchissant à peine cinq kilomètres.

La vision parfois se dégage et se pose sur un fragment de pierre qui côtoie une fleur, et la dureté et la fragilité racontent alors ce monde.

J’aime marcher dans les rues, j’aime me fondre dans la forêt. Ou dans la campagne dessinée par l’ouvrage des humains. J’ai la chance de marcher pour le plaisir d’être, sans autre motif que la promenade elle-même et ses bouffées de grâce. Je deviens simplement celui qui regarde, écoute, hume, touche et reste parfois bouche bée devant l’insolite.

Le printemps, je marche dans un espace vert. L’été, c’est la chaleur de la lumière qui traverse ma voie. L’automne, je me fonds dans l’orangé. L’hiver, la pureté du blanc m’entoure tout comme les arbres recouverts de neige.

Marcher est un entraînement de l’esprit complexe, il faut mettre un pied devant l’autre sans autre intention, puis recommencer. Il faut savoir intuitivement quand il est de bon aloi de faire un pas de côté. Il faut écouter son intuition et sauter, courir, descendre ou monter quand un obstacle se présente, comme si nous voulions tout simplement utiliser une vague pour aller plus loin.

En fait, marcher c’est tout comme écrire. On ne peut pas faire tout ce que l’on veut avec les mots. Il faut mettre les mots l’un devant l’autre sans dérober leur sens singulier, et intuitivement aller dans la voie où les mots composent un sens collectif. Tout comme les pas, ils nous amènent à des endroits surprenants, ils nous amènent à explorer de nouvelles voies de passage, ils nous permettent de découvrir un parcours intérieur qui saura nous atteindre profondément.

Une pièce musicale The Voyage – OST La Marche De L’Emperour

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