Alléger

Lorsque nous voyageons, il est souvent possible de faire l’expérience du poids de nos accumulations. Et ce n’est pas les accumulations matérielles qui nous pèsent le plus.

Nous sommes dans une ville ou le mode de vie ne ressemble pas à ce dont nous étions habitués, les noms des commerces et des services publics sont différents et les produits offerts sont pour la plupart inconnu. Là où l’exotisme devrait alimenter notre curiosité, nous ressentons à la place une forme d’épuisement sans raison apparente.

Nous portons tous, souvent inconsciemment, un bagage d’expériences qui nous poussent à comparer et à faire des jugements inutiles alourdissant notre avancée, rendant notre voyage moins agréable et ralentissant notre pas. On oublie souvent que nous jugeons ce que nous n’acceptons pas.

Ce lot d’expériences nous a amenés à constituer des réponses toutes faites pour affronter l’imprévisible ou l’inconnu en guise de protection. Ces réponses visaient dans les faits à nous protéger des risques, des mauvais souvenirs, des conflits, des chagrins, des situations où nous avons eu peur. Ces réponses sont quelque part réparties dans le bagage que nous portons, et ils prennent du poids avec le temps.

Sans nous en rendre vraiment compte, nous continuons à avancer et à les porter en tenant pour acquis que ce surpoids, qui ne cesse d’augmenter, fait partie de nous, et nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes souvent si fatigués.

Tout mécanisme de défense est utile pour nous protéger de situations bien précises. La beauté du voyage ou du dépaysement que l’on peut vivre par exemple en parcourant une forêt, c’est de nous apprendre à écouter ce que ressent notre corps et ce qu’expriment nos pensées. Ce n’est pas la vie qui apporte une fatigue intense, les nuits de sommeils sont là pour nous permettre de récupérer. Ce qui apporte une immense fatigue, c’est le fait d’avancer à contrecourant de ce que nous vivons, ou de ce que nous sommes.

Voyager léger ne veut pas seulement dire de réduire les bagages inutiles, cela veut aussi dire de ne conserver que ce dont nous avons réellement besoin dans le moment présent. Pour vivre et accueillir la réalité sans crainte inutile. Le reste appartient au passé.

Une chanson de Neil Chotem – Légende du Mont-Rouge

Les paroles sur http://www.frmusique.ru/texts/h/harmonium/legendedumontrouge.htm

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