
Austères glaciers, tendre filet d’eau,
Où toute fin est commencement.
*
Le vrai silence vient au bout des mots;
Mais les mots justes ne naissent qu’au sein du silence…
*
Soudain, nous viennent des flots
De larmes, nous plongeant dans
L’abîme du silence, larmes
De peine, larmes de joie,
Gouttes de pluie qui glissent
Leurs perles sur les feuilles
De lotus, que vient sécher
Un inattendu rayon
De soleil, déjà ardent,
Déjà irradiant, déjà nimbé
De poignante douceur, hors
De toutes voix, hors
De toutes voies, dans
L’innocence de l’instant,
Dans l’abîme de la désormais
Insondable souvenance.
*
Bleus de la profondeur,
Nous n’en finirons pas
d’interroger votre mystère.
L’illimité n’étant
Point à notre portée,
il nous reste à creuser, ô bleus
Du ciel et de la mer,
Votre mystère qui n’est autre
que nos propres bleus à l’âme.
*
Que par le long fleuve on aille à la mer!
que par le nuage-pluie on retourne à la source!
Toute vague cède à l’appel de l’estuaire,
et tout saumon à l’attrait du retour.
François Chang dans La vraie gloire est ici
Une pièce musicale de Claude Debussy interprétée par Seong-Jin Cho – Reflets dans l’eau