Les valises du dépassement

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Vous est-il déjà arrivé de rencontrer une personne vivant une épreuve et qui se dit dépassée, anéantie et écrasée par ce fardeau de la vie, alors que vous connaissez une autre personne qui vit quelque chose de tellement plus terrible, et ce plus sereinement?

Il est fascinant de constater que cela n’est pas une question de force, ni de tolérance à la douleur, quoique ces deux facteurs permettent d’en faire un petit bout de plus, mais bien la façon dont nous gérons la situation, les outils que nous avons, les moyens dont nous disposons et le support obtenu.

Avec les bons outils, la formation, la technologie et le travail d’équipe, nous avons pu ériger de grands édifices, et amener à des hauteurs inimaginables des structures imposantes. Par exemple, dans les années 1960 les deux immenses temples d’Abou Simbel ont été déplacés pièce par pièce pour les protéger de la montée des eaux du lac Nasser, ou encore, le tour de force qu’a représenté l’érection de l’Empire State Building.

Lorsque nous sommes fatigués, épuisés du fardeau que nous portons, nous avons l’impression que tout bascule, que nous sommes incapables, que nous vivons un échec. La souffrance est intense, mais…

Il faut reconnaître que bien que le fardeau est bien réel, quoiqu’invisible, nous pouvons agir sur la situation, et ce, qu’il soit petit et léger, ou gros et lourd à porter.

Bien que les événements traumatisants de la vie fassent toujours partie de nous, il est salutaire qu’ils ne deviennent pas des masses qui s’accrochent en permanence à notre corps.

Il est pertinent, d’une part, de prendre conscience, de connaître ces événements, de comprendre notre réaction, d’éviter le déni, de ne pas se réfugier dans l’oubli qui ne permet pas surmonter, et demander de l’aide, écouter et prendre note des conseils.

D’autre part, il est aussi judicieux de reconnaître que nous avons cette capacité d’agir sur la situation, qu’il est possible de la gérer, savoir que nous allons réussir à notre façon, et se faire confiance.

Ainsi, par l’entraînement de l’esprit et la réappropriation de sa capacité d’agir grâce aux différents moyens et soutiens obtenus, la masse à porter diminuera et notre pas deviendra plus léger. Avec une certaine perspective, nous nous rendons compte que tout passe, et que nous avons le pouvoir que cela se passe bien.

Dans ce voyage dans l’événement difficile, nous comprenons alors que nous devons porter des bagages le temps du parcours, et qu’un jour, nous déposerons ces valises vides au rangement pour retourner à notre havre de paix.

Une chanson de Jean-Jacques Goldman interprétée par Zaz – Si

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