Jung à la plage

Pour Jung, la vie est à la fois rationnelle, conforme à la loi de la raison, mais aussi irrationnelle, comme le prouvent les nombreux hasards. L’Humanité a conquis la rationalité mais se limite à ne pouvoir expliquer l’irrationnel, qui pourtant fut le moteur de grands changements. « Les dieux ne peuvent et ne doivent mourir7 », rationnel et irrationnel coexistent. Intellect et esprit sont différents et se complètent. De plus, l’esprit englobe l’intellect ainsi que le cœur et la sensibilité.

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Par ailleurs, selon le concept de régulation des contraires8, auquel Jung adhère, l’être humain oscille entre temporel et éternel, entre sensuel et suprasensible, entre matériel et spirituel, entre nature et esprit, entre deux intelligences : celle de la science et celle du cœur. L’homme trouve sa voie, navigant entre ces deux pôles de l’âme, indissociables et soudés, que sont le physiologique et le spirituel. En outre, Jung analyse que l’homme moderne, ayant lâché les religions, peut s’en trouver déboussolé et se soumettre à la première autorité qui s’impose comme telle et devenir la victime de forces dictatoriales insensées. Jung attribue ainsi à l’Humanité une indéniable immaturité.

Pourtant, « les êtres ne sont rien de plus que les fruits et feuilles caduques sur le même tronc de l’arbre éternel ».

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Réaliser sa totalité, c’est réaliser son Soi. Cette réalisation, Jung l’a nommée individuation.

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Au XXᵉ siècle, Jung fait le constat que les hommes et les femmes modernes sont coupés de leurs mythes qui les relient au monde des ancêtres et à la Nature, au sacré. Notre vie consciente se faisant désormais en dehors de notre capital inconscient, nous nous sommes amputés d’une partie de nous-mêmes. Cette désunion de l’être humain d’avec son précieux sanctuaire entraîne une névrose, et nous voilà confrontés à l’absurdité de la vie !

Chantal Motto dans Jung à la plage – Le symbolisme universel dans un transat

Une pièce musicale de Keola Beamer – E Ku’u Morning Dew