Le dessein de notre propre nature

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Quand on parle d’interdépendance, nous cherchons à mettre en lumière le fait que les événements et les phénomènes sont connectés, reliés.

L’effet pervers de l’utilisation du mot interdépendance, c’est le lien direct avec le concept de réciprocité, cette suggestion de lien toujours direct entre deux choses. La graine et le fruit sont reliés, donc interdépendants. Cette affirmation n’est pas nécessairement toujours fausse, mais elle n’est pas toujours vraie.  C’est là que cela se complique…

Il est vrai que si je plante une graine, j’ai des chances qu’un jour je puisse récolter un fruit. Mais cette interdépendance est multifactorielle et multidimensionnelle. Et elle est surtout conditionnelle.

Je peux planter une graine et celle-ci va devenir un germe, puis une plante, puis un arbre et enfin un fruit.

Mais cela n’est pas aussi simple, il faut la bonne température, le bon ensoleillement, la bonne pollinisation, l’absence de développement urbain, une pluie pas trop acide, etc.

Donc, planter une graine peut, par la relation conditionnelle avec toutes les variables essentielles, donc les conditions positives, devenir un fruit. Mais cela peut aussi ne rien résulter de ce scénario souhaité, et en fait enrichir uniquement la terre d’une matière pour composte et susciter un tout autre scénario, une autre voie.

La réciprocité nous amène la vision que la cause produit un effet et introduit une vision ou tout semble déterminer. Mais dans les faits, ce que nous vivons est plus complexe et relève de l’interdépendance soit d’une production de soi et de l’environnement conditionnel à des facteurs convergents.

Si je suis au bon moment, au bon endroit, avec la bonne intention et dans les bonnes conditions, je peux profiter et participer aux battements d’ailes du papillon qui a eu lieu il y a trois jours à des lieux d’où je suis. Mais ce n’est pas forcé, pas voulu, et pas déterminé. C’est possible parce que je suis capable de coproduire ma propre nature, consciemment ou par accident.

Je suis moi, ce même moi, qui me voit et qui me définis une représentation de soi différente à 5 ans, puis à 10 ans, puis à 19 ans puis aujourd’hui. Mais, toujours le même moi, avec des différences de conditions et réalités, et des représentations particulières, avec lesquelles certains auraient pu faire moins et d’autres plus, mais ce fut mon parcours du moi.

Je ne suis pas ce qui est écrit depuis ma naissance, mais je ne suis pas le fruit du hasard. Je suis la vie qui coproduit le devenir à partir de facteur conditionnel et qui tends vers sa réalisation.

Pour grandir, je dois réunir en toute synchronicité, les conditions personnelles et ainsi dépasser mes conditionnements et modèles sécurisants et les conditions externes essentielles à mon parcours choisi.

L’ensemble des conditions, des facteurs et des déterminants conspire à réaliser le dessein de notre propre nature.

Une chanson de Peter Gabriel – Shaking The Tree

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